Sacharum officinarum
Il ne pourrait exister de rhum agricole sans la canne à sucre dont le nom scientifique de l'espèce d'origine est Sacharum officinarum.
La canne à sucre appartient à la famille des Poaceae (graminées), qui comprend également le blé, l'avoine et le bambou.
Elle atteint à pleine maturité entre trois et six mètres de hauteur avec un tronc de trois à cinq cm de diamètre. C'est le tronc de la canne qui contient le saccharose (forme de sucre).
La canne à sucre serait originaire d'Océanie mais n'existe plus à l'état sauvage, les espèces présentes dans le monde dérivant toutes de la variété domestiquée : Saccharum officinarum.
Elle est d'abord introduite dans les iles du Pacifique puis elle parvient aux rives de l'Indus. La canne à sucre est connue des perses qui l'exploitent dès 600 avant J.C. La première description de la canne à sucre dans le monde occidental nous vient d'un amiral d'Alexandre le Grand du nom de Néarque qui, vers 326 avant notre ère, décrit une plante que les perses appellent le "roseau qui donne du miel sans le secours des abeilles".
Les arabes l'introduisent sur le pourtour méditerranéen au VIIème siècle d'où les croisés la ramènent en europe, où elle sera cultivée y compris en provence.
La découverte du nouveau monde va réellement marquer l'essor de sa production au niveau mondial.
Economie
La canne à sucre a eu de tout temps un poids économique considérable. Avant la découverte du sucre de betterave, elle fournissait la quasi exclusivité du sucre en europe et dans le monde. Elle remplissait alors un rôle d'arme économique, les zones de cultures comme ses moyens de transport étant sujets à des guerres de conquete comme d'incapacitation. On lui prêtait également des vertus médicinales notamment diurétiques. Le nom Saccharum officinarum (sucre des pharmaciens en latin) provient de cet usage médical de la canne à sucre.
Le blocus continental des années napoléoniennes, entrainant une raréfaction de sa présence sur le continent favorisa l'apparition de sa première concurrente: la betterave sucrière.Cette découverte entraina un déclin de sa production que l'essor du rhum induit par la première guerre mondiale permit de contrebalancer.
La canne à sucre représente de nos jours un volume annuel de production supérieur à 1,3 milliard de tonnes1 et près de 23% de la masse totale produite en agriculture dans le monde, ce qui en fait la première production agricole du monde. La canne à sucre fournit les 2/3 du sucre mondial. Le premier producteur mondial de sucre est le Brésil avec une production 2010/2011 estimée à 41 millions de tonnes de sucre (soit 25% de la production mondiale) 2.
Le Brésil, l'Inde, la Thailande et la Chine représenteront 53% de la production mondiale de sucre de la campagne 2010/2011 et le Brésil, le Guatemala, la Thailande et l'Australie représenteront 73% des exportations de sucre sur la même période 2.
De nos jours ses principales autres utilisations en dehors du sucre sont :
- le fourrage pour les animaux
- l'alcool de consommation (rhum agricole ou non, cachaça, ...)
- le bio éthanol comme carburant pour véhicules à moteurs (essentiellement au brésil)
La bagasse, a résidu de la production de sucre peut être utilisée comme carburant et est une source renouvelable pour la production de papier et de matériau d'isolation.
Variétés
Les principales variétés naturelles sont : "saccharum robustum", "saccharum officinarum", "saccharum spontaneum", "saccharum sinense".
S. robustum est généralement considérée comme l'espèce originelle. S. spontaneum est une variété non sucrée de la canne et S. sinense une variété chinoise.
C'est à partir du cultivar naturel S. officinarum que l'utilisation de la canne comme matière première de la production de sucre a débuté.
Les principales variétés cultivées sont en fait des hybrides dont le type varie avec les conditions de culture et les traditions. Ces hybrides ont été obtenus en croisant S. officinarum avec d'autres variétés afin d'augmenter la productivité ou la résistance de la canne et l'adapter aux différents climats d'implantation. Les premières hybridations ont consisté à croiser S. officinarum avec S. spontaneum pour lutter contre la fragilité aux maladies de S. officinarum puis à recroiser avec S. officinarum pour retrouver le caractère sucré de la canne, perdu par le croisement avec S. spontaneum, variété non sucrée.
Les principaux hybrides sont la canne roseau (B 59.92) ou la canne paille (R570).
Culture
La préparation du sol a pour but de rendre les surfaces destinées à la culture les plus favorables à la croissance de la canne.
La canne à sucre se caractérise par un système radiculaire important, allant en profondeur, ce qui la rend apte à coloniser les terrains même fortement en pente et en retenir le sol. Les sols les plus propices à son développement sont donc ceux qui lui permettent cet enracinement et qui lui offrent donc une certaine profondeur et une aération du sol n'offrant pas de résistance à la pénétration des racines. La canne à sucre est autrement généralement considérée comme une plante très tolérante aux conditions de sols.
La canne à sucre se plante par bouturage. Les cannes issues de la pépinière sont coupées en tronçons de trois yeux et enterrées. il existe principalement deux méthodes de plantation :
- à la caraïbe : les boutures de trois yeux de canne à sucre sont enfonçées avec un angle d'environ 45° dans le sol, le dernier œil dépassant. Ce dernier œil permet à la canne de démarrer dans le cas où le sol étoufferait les deux autres.
- à plat : Cette méthode consiste à coucher les tronçons au fond d'un sillon. Cette méthode beaucoup plus rapide donc économique a tendance à s'imposer.
Entretien
Les principaux travaux d'entretien de la canne à sucre sont les suivants :
- Irrigation : la canne à sucre est grande consommatrice d'eau. Dans des climats secs ou durant des période de secheresse, il peut être nécessaire de suppléer l'apport naturel d'eau (pluies, rosée, humidité de l'air,...) en pratiquant l'arrosage ou l'irrigation.
- Drainage : la stagnation d'eau peut comme pour toute plante étouffer les racines et retarder le dévelopement de la canne. Le drainage consiste en général sur des terrains plats à créer des éléments de reliefs pour éviter cette stagnation.
- Lutte contre les mauvaises herbes : Les mauvaises herbes sont néfastes à la plantation car elles entrent en compétition de lumière, d'eau et de nutrition avec les cannes. De plus elles peuvent servir d'hôtes à des maladies ou des parasites de la canne. Cette lutte se concentre sur les adventices car la croissance de la canne lui permet de surclasser les espèces basses, pour autant qu'un désherbage à la plantation ait donné à la canne "une longueur d'avance".
- Le brulage qui accompagne parfois la récolte a également pour but de détruire ces adventices.
- Lutte contre les maladies : La surveillance des cannes permet de détecter les maladies affectant les plantations et de mettre en oeuvre un traitement phytosanitaire ou des mesures de destruction des zones contaminées pour que le reste de la plantation ne soit pas affectée.
Maladies
On a vu l'importance économique de la canne au cours de l'histoire. Ses maladies ont donc fait l'objet de nombreuses recherches et des instituts de recherche sur la canne sont créés à travers le monde comme le Bureau Of Sugar Experiment Stations en 1900 au Queensland. Les maladies de la canne à sucre sont classées en trois catégories selon l'origine :
- Champignons (mildiou, charbon, maladie de l'ananas, ...)
- Bactéries : (gommose, stries rouges, bigarrure, ...)
- Virus : (mosaique, maladie de fidji, streak, ...)
Les principaux moyens de lutte sont :
- La plantation de semences saines, obtenues par sélection sanitaire ou désinfection des boutures.
- Le traitement des champs et des outils (lames, ...).
- La création de variétés résistantes. Cette dernière technique n'est apparue que récemment avec les créations par hybridation (XXémesiècle).
Animaux et parasites
Les animaux (essentiellement insectes) attaquent les cultures de canne à sucre. On peut les catégoriser selon les dégâts engendrés:
- Les racines : principalement des coléoptères (sous forme larvaire : vers blancs) mais aussi des cigales, termites et nématodes(vers) attaquent les racines en creusant des galeries ou pour s'alimenter.
- Les tiges et feuilles sont attaquées par des insectes piqueurs comme les cochonilles ou les cicadelles. En plus de dégâts occasionnés aux tiges et feuilles, ces insectes peuvent transmettre des maladies bacteriennes ou virales.
- Les borers (lépidotpères foreurs), qui forent les tiges, constituent une des principales et des plus anciennes menaces.
- Les chenilles phyllophages occasionnent des dégâts mais ceux ci ne sont généralement pas très conséquents.
La lutte contre les insectes s'effectue selon trois modes :
- Agents chimiques (pesticides comme le D.D.T.)
- introduction de parasites. Ce moyen de lutte concerne essentiellement les borers. On peut citer les tachinaires, espèce de mouche dont la femelle dépose les jeunes larves à l'entrée des galeries de borers. Ces larves cheminent dans la galerie et s'introduisent dans le corps de la chenille qu'elle épuisent jusqu'à en provoquer la mort.
- L'élaboration de variété de cannes résistantes. Avec la découverte des techniques d'hybridation, de nouvelles variétés de canne ont été introduites, produisant des champs plus résistants aux attaques d'insectes.
Les rats occasionnent également des dommages aux plantations. Ceux ci sont en général très importants lorsque des colonies s'installent dans un champ. Les moyens de lutte sont ceux de la dératisation classique (appâts anticoagulants, etc...).
Récolte.
La récolte s'effectue au moment où la concentration en sucre est optimale. Cette moment intervient aux antilles entre février et juin soit environ douze à dix-huit mois mois après la plantation. Cette période est précédée en décembre de la floraison des cannes.
La récolte s'effectue au moment où la concentration en sucre est optimale. Cette moment intervient aux antilles entre février et juin soit environ douze à dix-huit mois mois après la plantation. Cette période est précédée en décembre de la floraison des cannes.
Les champs de cannes sont le plus souvent brulés avant récolte afin de débarrasser les cannes des feuilles et plantes parasites (vignes, lianes, ...). Le feu permet également de faire fuir les animaux dangereux (serpents).
Les cannes sont coupées au ras du sol car le sucre se concentre dans le bas de la tige. La partie supérieure ainsi que les feuilles sont éliminées sur le champ. Dans le cas d'une récolte manuelle, les cannes sont chargées entières sur une charette. Les machines de récolte coupent les cannes en tronçons de 20cm.
Moment de la récolte.
La récolte s'effectue au moment où la concentration en sucre est optimale. Cette moment intervient aux antilles entre février et juin soit environ douze à dix-huit mois mois après la plantation. Cette période est précédée en décembre de la floraison des cannes.
Préparation des cannes.
Les champs de cannes sont le plus souvent brulés avant récolte afin de débarrasser les cannes des feuilles et plantes parasites (vignes, lianes, ...). Le feu permet également de faire fuir les animaux dangereux (serpents).
Coupe des cannes.
Les cannes sont coupées au ras du sol car le sucre se concentre dans le bas de la tige. La partie supérieure ainsi que les feuilles sont éliminées sur le champ. Dans le cas d'une récolte manuelle, les cannes sont chargées entières sur une charette. Les machines de récolte coupent les cannes en tronçons de 20cm.
References:
➀ source : F.A.O. 2002
➁ source : U.S.D.A Foreign Agriculture Service rapport sur le sucre de mai 2010